La communication aussi se met au développement durable. Et cela implique de ne plus surcharger le monde de communication inutile, comme autant de déchets qui s’accumulent, à la fois dans le monde réel et virtuel. Il est temps d’apprendre à communiquer moins, mais mieux.
Pourquoi appliquer le zéro déchet à la communication ?
Dans les années précédentes, le leitmotiv était :
« communiquez. Peu importe ce que vous avez à dire, et même si vous n’avez rien à dire, mais montrez-vous. Partout. Le plus souvent possible. »
Et c’est ainsi que les boîtes aux lettres se retrouvent remplies de prospectus, que les flyers sont présents sur tous les comptoirs… et qu’il existe des milliards de pages, sur internet, que personne ne lira jamais. (Je ne vous ai même pas parlé des dizaines de mails que chacun reçoit, par exemple au moment des soldes. A-t-on vraiment besoin que les enseignes nous rappellent que les soldes vont commencer, puis qu’elles ont commencé ?)
Sur une boîte aux lettres physique, il est facile d’appliquer un stop-pub, afin d’enrayer au moins un petit peu la masse gargantuesque de déchets produits par cette communication. Tout comme on peut refuser les flyers distribués dans la rue (ou, au moins, ne pas les jeter par terre).
Les gens pensent néanmoins moins à la pollution numérique, qui est tout aussi importante (je vous invite à lire cette étude de GreenIt, assez édifiante). En tant que personne, vous pouvez vous désabonner de vos newsletters. En tant que communicant, c’est tout le système qu’il faut revoir afin de ne pas contribuer à cette hécatombe : un simple article génère une pollution impressionnante, comme le démontre cet article des Échos !
Comment adopter une éthique écologique en tant que communicant ?
Une entreprise doit communiquer, c’est un fait. Aucune marque ne peut se permettre de disparaître aux yeux du public. Les grandes entreprises en sont bien conscientes, et n’hésitent pas à investir des milliards d’euros chaque année (parfois plus qu’en recherche et développement).
Une PME ou une TPE, un artisan ou un free-lance, sans avoir les mêmes budgets, doit donc tout autant communiquer s’il veut exister. Ce qui ne signifie pas qu’il doive le faire de manière irresponsable. La communication axée sur le développement durable existe déjà.
Du côté de l’impression et du graphisme, il existe des manières très concrètes de diminuer l’empreinte carbone de la publicité : opter pour des typographies moins gourmandes, n’appliquer de la couleur que lorsque c’est nécessaire (vivent les espaces blancs) et, bien sûr, sélectionner avec soin les papiers et les encres utilisées. Tout comme éviter les envois en masse de prospectus.
Du point de vue d’internet, d’autres réflexions doivent s’engager.
Comment être écologiquement responsable dans la rédaction web ?
Les tendances actuelles de la rédaction web vont déjà dans le bon sens : en effet, selon les dernières études, les articles les plus lus, comme les mieux référencés, étaient souvent les plus longs, les plus complets et les plus informatifs.
Ce qui signifie que, pour ne pas générer plus de pollution internet, comme pour mieux communiquer, il va devenir nécessaire d’opter pour des articles de plus en plus longs.
Oubliez les petites notes rapides de 300 mots qui n’apportent rien de concret à personne ! Vos articles doivent réellement rendre service aux autres… et, ainsi, ils contribueront à préserver un peu mieux la planète.
Il est en effet préférable, pour la consommation des serveurs, de passer un long moment sur une seule page, que de sautiller d’une page à l’autre sans trouver de quoi nourrir la curiosité de l’internaute.
Concrètement, cela implique donc de publier des textes plus longs. Et, comme ni le temps ni le budget ne sont extensibles, ces nouveaux textes seront également moins fréquents que les précédents. La pollution numérique sera donc ainsi doublement contrée.
Du côté des newsletters, le même principe s’applique : il n’est pas nécessaire d’envoyer des mails en masse toutes les semaines. Ils ne font que se noyer dans la masse, surtout s’ils n’apportent rien d’intéressant. Tandis qu’un mailing moins fréquent, mais plus constructif, générera de meilleurs taux d’ouverture.
Publier moins souvent, mais mieux : voilà une démarche responsable en contenu web.
Et l’écoconception pour les sites internet, ça donne quoi ?
En appliquant certaines règles lors de la conception de votre site web (ou lors de sa refonte, qu’il est conseillé de prévoir tous les quatre ans, afin d’avoir toujours un site à la pointe aussi bien des techniques que des attentes du public), vous pouvez proposer un site web plus écologique.
Il existe même des labels qui le reconnaissent : le Green Code Label vous forme sur les bonnes pratiques à adopter avant de mettre en ligne votre site internet, mais vous pouvez aussi vous tourner vers WattImpact pour faire étudier votre site (ces deux labels sont recommandés par l’Ademe).
Dans l’avenir, il sera de plus en plus important, pour les entreprises, de pouvoir justifier d’une démarche un tant soit peu tournée vers l’écologie. Pourquoi attendre ? C’est dès maintenant que vous pouvez adopter cette démarche.
Comme vous le constatez, il est très facile d’appliquer les principes de la communication écologique. Cela ne signifie pas de ne plus communiquer. Juste d’être conscient du coût caché, pour la planète, de ce que cela implique. Et de réagir en conséquence. D’un point de vue marketing, cela sera souvent bénéfique pour votre image de marque. Vous avez tout à y gagner !
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